bandeau image.png

6 livings labs basés en Occitanie échangent lors de l’atelier des Open Labs OccitANum de juin 2025

Le 25 juin 2025, 6 Livings Labs installés sur le territoire Occitan ont rejoint les animateurs des Open Labs OccitANum pour une ½ journée d’échanges, d’interconnaissances et de réflexions autour du fonctionnement des livings labs. Voici quelques-uns des principaux enseignements qui ont pu être tirés de ces échanges.

Les Livings Labs, dispositifs partenariaux multi-acteurs avec un ancrage territorial, à géométrie variable

Les Livings Labs, "laboratoires vivants", sont des dispositifs collaboratifs, ancrés dans les territoires, où des acteurs variés co-construisent, expérimentent et adaptent des solutions concrètes en réponse à des enjeux locaux. Leur diversité illustre la richesse et la complexité de cette approche.

OccitANum avait invité pour l’occasion  les Livings Labs (LL) :

Les living labs présentés partagent un ancrage territorial fort, mais leur périmètre varie : certains épousent des frontières administratives (département, région), d’autres s’organisent autour de caractéristiques géographiques pertinentes (bassin versant, plaine agricole, etc.). Le point commun ? Chaque living lab est le fruit d’une rencontre entre un territoire et une problématique spécifique.

Les thématiques abordées sont elles aussi diverses : agroécologie et numérique pour OccitANum ; sécheresse, réutilisation des eaux usées, solutions fondées sur la nature, ou encore agriculture régénérative pour d’autres. Dans tous les cas, les agriculteurs sont au cœur du dispositif, souvent comme premiers bénéficiaires et acteurs-clés des expérimentations.

Cependant, leur mobilisation dans le temps long peut s’éroder en raison de priorités divergentes. La réussite d’un living lab dépend donc en grande partie de sa capacité à maintenir l’engagement des usagers tout en adaptant les modalités de participation à leurs contraintes.

Une co-construction exigeante mais essentielle

Une des spécificités des LL réside dans la co-construction. Les sujets de travail ne sont pas imposés mais émergent de manière participative, guidés initialement par des enjeux sociétaux, politiques ou réglementaires, puis précisés collectivement.

Cette démarche suppose un équilibre délicat : parvenir à faire dialoguer des acteurs aux intérêts divergents, dans un environnement parfois conflictuel. D’où la nécessité de méthodes adaptées : analyse des jeux d’acteurs, médiation, animation collective, formation à l’intelligence collective…
L’animateur du living lab joue ici un rôle central, facilitateur de coopération autant que garant du cap.

Les sujets peuvent émerger de différentes manières : par un acteur clé du LL, par une structure intermédiaire (ex. comité d’élus), un prescripteur proche du terrain (ex. conseiller agricole), ou suite à une consultation large (sondage en ligne). Il n’y a pas de recette unique. L’important est de s’assurer que les problématiques abordées font écho à des besoins réels des usagers.

Une implication inégale, des asymétries à prendre en compte

Établir l’équité dans l’implication est également un défi : alors que les structures institutionnelles disposent souvent de financements dédiés, les agriculteurs, eux, participent le plus souvent bénévolement. Cela crée des asymétries, sources potentielles de démobilisation.

Il est donc important de penser à des formes de rétribution ou de reconnaissance de l’engagement : temps de formation, accès à du matériel, compensation financière directe…

Enfin, plus le cadre d’engagement est clair et défini à l’avance, au besoin contractualisé (répartition des rôles, calendrier, attentes réciproques) plus cela facilite la dynamique collective.

Des expérimentations en conditions réelles

La force des living labs réside dans leur capacité à expérimenter des solutions sur le terrain, en conditions réelles, avec et par les usagers. Que ce soit dans les champs, les exploitations ou les supermarchés, les dispositifs sont conçus pour tester des innovations adaptées aux contextes locaux.

Une organisation spécifique et des moyens adaptés

Les compétences nécessaires au bon fonctionnement d’un living lab sont multiples : animation de réseau, gestion de projet, communication, expertise technique, médiation…

Dimensionner correctement les moyens humains et financiers alloués au fonctionnement living lab dès sa création est l’une des clés de leur succès.

Maintenir la dynamique collective suppose également une animation régulière : réunions, visites terrain, échanges via WhatsApp ou autres outils adaptés aux public. Les moments en présentiel, bien que difficiles à organiser, sont cruciaux pour créer du lien, renforcer le sentiment d’appartenance et désamorcer les éventuelles tensions.

En conclusion

L’efficacité des living labs repose sur un équilibre subtil : entre co-construction et cadrage, entre expérimentation et valorisation, entre engagement bénévole et reconnaissance.

Ces dispositifs demandent du temps, des moyens, des compétences spécifiques, mais peuvent générer des effets transformateurs durables : montée en compétence, changement de pratiques, apprentissage collectif… Autant de bénéfices essentiels pour une transition agricole et environnementale réussie.

Contacts :

Les ateliers des Open Labs OccitANum sont animés par Agropolis :